Lectures confitures

Brève sélection d’ouvrages parus en cette rentrée chez des éditeurs made in Provence, évidemment. 

Le mal appliqué, de Arno Calleja, Éditions Vanloo

Avec le style inimitable qui a fait ses premiers succès, Arno Calleja livre un nouveau texte poétique et désopilant en se glissant derrière la figure de Manuel, personnage un peu paumé habitant dans sa voiture, qui se lance dans l’écriture d’un livre. Sans filtre aucun, se côtoieront sur la page observations du réel et notes issues de ses entretiens en ligne avec un psy, rédigées péniblement sur un Nokia auquel il manque cinq touches. Jusqu’à ce qu’une « étrange grève des évènements » le contraigne à écrire autre chose, et puis à vivre, « innocente, inutile et poétique, la vie du dernier homme. » 

Panta Rhei,de Jean-Pierre Formica,Matthieu Bameule et Florence Taddei, Actes Sud.

Proposant de faire découvrir la démarche de l’artiste Jean-Pierre Formica, ce beau-livre présente une exploration poétique et artistique de la mémoire à partir de médiums variés : peinture, sculpture; et de matériaux anciens : sel, bronze, terre. À travers ses œuvres, l’artiste célèbre la finitude de l’existence autant que la mémoire vivante des hommes. 

Merveilles, Éditions Mexico

Les écrits d’Al-Qazwini, homme de lettres de l’Orient médiéval, sont consignés ici dans un bel ouvrage édité par cette maison d’édition indépendante marseillaise. Brossant un tableau vivant des croyances et des mythes qui faisaient partie intégrante du monde arabo-musulman au xiiie siècle, le livre vaut aussi pour les superbes illustrations imprimées sur un papier lourd et de qualité qui en font un beau-livre à offrir ou à conserver pour soi et à relire. 

  • Merveilles, Éditions Mexico

Les écrits d’Al-Qazwini, homme de lettres de l’Orient médiéval, sont consignés ici dans un bel ouvrage édité par cette maison d’édition indépendante marseillaise. Brossant un tableau vivant des croyances et des mythes qui faisaient partie intégrante du monde arabo-musulman au xiiie siècle, le livre vaut aussi pour les superbes illustrations imprimées sur un papier lourd et de qualité qui en font un beau-livre à offrir ou à conserver pour soi et à relire. 

  • Carnets, de Missak Manouchian, Éditions Parenthèses 

Missak Manouchian est entré au Panthéon le 21 février 2024, quatre-vingts ans jour pour jour après son exécution. Si la période de la Résistance est bien documentée, la découverte récente d’une partie de ses archives personnelles permet enfin de retracer l’itinéraire de cet orphelin apatride avant la guerre. Cette édition en présente de larges extraits traduits, commentés et annotés.

  • Quand dansent les oiseaux, de Kiyoko Murata, Éditions Picquier

Ce roman d’une beauté puissante et enchanteresse embarque le lecteur sur un chapelet d’îles au large du Japon, où vivent seules deux très vieilles amies de 88 et 92 ans. Elles y mènent une vie simple et libre alternant pêche, culture de quelques légumes, sur une terre balayée par les embruns, et danse lors d’un rite ancestral « où se libère leur âme d’oiseau ». Malgré l’insistance de leur entourage, les deux femmes brûlent d’une volonté farouche de rester sur l’île jusqu’à leur dernier souffle. Ce roman est leur histoire.

Orphant-Gélugraphie, de Guillaume Artous-Bouvet et François Génot, Épousées par l’écorce 

Tardigrades et Intrigues-Nos Quotidiennes, de Étienne Vaunac et Chiharu Shiota, Épousées par l’écorce 

Maison d’édition née il y a trois ans à Aix-en-Provence, Épousées par l’écorce fera paraître cet automne deux nouveaux ouvrages mêlant création poétique et œuvres visuelles. On y retrouvera notamment le travail de Chiharu Shiota, artiste plasticienne japonaise exposée à Aix-en-Provence l’an dernier, en collaboration avec Étienne Vaunac, auteur d’un précédent livre aux mêmes éditions. Comme toujours, texte et images s’intercalent et se répondent sans se limiter ni au commentaire pour l’un, ni à l’illustration pour l’autre.