On l’appelle la ville aux mille fontaines. Un surnom qui n’est pas anodin : Aix-en-Provence en abrite plus de 130, nichées aux quatre coins de la cité. Parmi elles, l’une se distingue au cœur de la place d’Albertas, aux abords de la rue Aude. Érigée en 1862, la fontaine vient s’inscrire dans un décor façonné plus d’un siècle plus tôt, en 1745, par le marquis d’Albertas, amoureux d’architecture baroque.
Mais le temps, parfois cruel, a eu raison de la vasque originelle : fendue, menacée, elle était en péril. Ce sont alors les étudiants de l’École des Arts et Métiers qui, en 1912, lui offrent une parure de métal, une ornementation à la fois fonctionnelle et qui façonnent son charme.
Classée monument historique depuis l’an 2000, la fontaine d’Albertas ne se contente plus d’être un simple élément de décor. Sa renommée n’est plus à faire. Quand elle n’est pas photographiée, dessinée, immortalisée sur des cartes postales, elle devient aussi l’arrière-plan vivant de nombreux films. En 2015, Danièle Thompson y plante une séquence de Cézanne et moi, revisitant l’amitié tumultueuse entre le peintre de la Sainte-Victoire et l’écrivain Émile Zola.
Chloé Hardy